Elle aime trop l’existence végétarienne! — M. Woelfling remet à plus tard sa décision définitive.

(De notre correspondant particulier)

Notre correspondant de Vienne nous annonçait, il y a trois jours, que Léopold oelfling, ex-archiduc Léopold, avait introduit une instance en divorce contre sa femme, Mlle Amadovic [sic!], une danseuse, qu’il avait épousée en 1902.

Notre correspondant de Saint-Julien-en-Gènevois nous télégraphie à ce sujét:

“Saint-Julien-en-Genevois, 27 décembre.

“Me Adrien Lachenal, avocat de Genève, déclare, que la nouvelle ainsi présentée est inexacte. Des dissentiment ont bien éclaté entre les deux époux, mais ils ne sont pas très graves.

“Peu de temps après son mariage, la jeune femme suivit avec une extrême rigueur la mode végétarienne, telle qu’elle est pratiquée dans certaines localités du Tessin, notamment à l’établissement d’Ascona. C’est la vie au soleil. Les fidèles portent comme vêtement un seul veile indispensable, ne se nourrissent que de racines et de fruits crus, que de laitage et d’oeufs. La viande est rigoureusement proscrite. L’ordinaire est agrémenté de temps en temps d’un morceau de pain sec.

“L’ex -archiduc s’accommoda mal d’un pareil régime poussé à l’extrême. Il voulait aussi que sa femme apportât plus de coquetterie dans sa façon de se vêtir; il essaya de la ramener à une conception plus pratique des choses.

“En dépit de tout, elle continua sa vie d’ascète. De guerre lasse, l’archiduc alla conter ses peines à son avocat, qui lui conseilla d’aller prendre du repos pendant les vacances de Noël et du Nouvel An et de remettre à plus tard une décision définitive. L’ex -archiduc fit ainsi. Il respire actuellement l’air de la Riviera. Il rentrera en Suisse dans les premiers jours de janvier, pour suivre de nouveau le cours duPolytechnicum, où il s’intéresse particulièrement à la géologie, à la botanique et à la météorologie.”

L’Écho de Paris, 23. Jahrg., 28. Dezember 1906, Nr. 8234, S. 3. Online