Notre correspondant particulier à Genève nous écrit:
En se souvient qu’il y a quelques années l’archiduc Léopold quitta la cour d’Autriche en compagnie d’une demoiselle Wilhelmine Adamovitch. A ce moment même, sa soeur Louise, princesse héritière de Saxe, habitait Genève en compagnie de M. Giron. Après un séjour à Zoug, l’archiduc, qui avait pris le
nom de Léopold Woelfling obtint les droits de citoyen de la ville et épousa Wilhelmine Adamovitch à Veyrier en 1903.
La jeune femme ne tarda pas à s’adonner à un végétarisme effréné, doublé des singulières pratiques en honneur à la colonie d’Ascona (près de Locarno): vie au soleil, vêtement sommaire consistant en un voile très léger, etc., et elle délaissa complètement son ménage.
M. Woefling essaya quelque temps de ce traitement pour plaire à sa femme; mais il s’en lassa bientôt. Celle-ci, d’après le témoignage des domestiques, devint acariâtre, insupportable, au point que la vie était devenue intolérable pour son mari. La mesure fut comblée lorsque deux soeurs de Mme Woelfling arrivèrent, qui prirent fait et cause contre son mari.
Celui-ci demanda le divorce. Une longue procédure a été entamée devant le tribunal de première instance de Genève, où M. Francis Peter, substitut du procureur général, a conclu au divorce entre les époux Woelfling. Le jugement aura lieu le 1er juillet. Mme Woefling prétend que son mari entrevoit le
pardon de l’empereur et sa réintégration dans tous ses droits, titres, etc., qui lui furent retirés après son mariage, et que cela motiverait sa décision de divorcer.
Le Temps (Paris), 47. Jahrg., 29. Juni 1907, Nr. 16807, S. 2. Online