Meva (Le Voltaire)

Meva, „l’homme nature“ a reparu sur les boulevards. Il va, dans sa longue houppelande blanche, sa chevelure luxuriante répandue librement sur ses épaules, son bâton à la main, et il prêche la bonne parole.

“ – Il y a seulement une maladie – dit il – l’impureté du sang et de la chair. Il y a seulement une cure – la purification par la vie humaine naturelle.“

Et il distribue ses prospectus, dans lesquels l'“ex-consul Salomonson, dieletist“ invite les hommes et les femmes, „soeurs et frères“ à aller pieds nus et tête nue, à se vêtir comme lui et à manger des fruits et des légumes crus, sans boire. „Je n’ai pas bu depuis le 1er septembre 1901“ affirme Salomonson, dit Meva.

Et il ajoute:

– On donne se qu’on veut pur les frais de la propagande.

Tandis que, non loin, un camelot déclare:

– Je n’ai pas mangé depuis la Commune!

On donne deux sous au camelot et 50 centimes à Meva.

Meva fait des bonnes affaires.

Le Voltaire (Paris), 30. Jahrg., 21./22. Juli 1907, S. 1. Online