On annonce la dissolution prochaine de la colonie des végétariens d’Ascona. Et dela, à cause du sel. Les uns, les antisaliens, prétendent ne pas user de sel dans la cuisson de leurs herbes; les autres, les prosaliens, estiment qu’une petite pincée de ce condiment n’est pas de trop dans une soupe ou la salade. Et les deux camps se font maintenant concurrence. Quoique le prix de pension soit de dix francs par jour, les antisaliens vendent leurs légumes un peu meilleur marché que les prosaliens. En outre, ils s’enorgueillissent de la visite de l’ex-archiduc Woelfling. Il y a encore un autre motif de dispute, c’est le lait. Les uns voudraient exclure cette boisson d’Ascona, les autres veulent lui conserver d’asile. Et la colonie va à vau l’eau! Sic transit gloria mundi!
Journal de Genève, 80. Jahrg., 1. September 1909, Nr. 239, S. 2.